Architecture végétale : vers des constructions plus vertes ?

Académie des Arts Appliqués

Intéréssé pour intégrer l'école et devenir un futur designer ?

Dans notre société actuelle, où plus de 50 % de la population est urbaine, la recherche de la nature, ou du mois la volonté de s’en rapprocher, est devenue vitale pour certain·es. La crise sanitaire de la COVID-19 a davantage mis en perspective les attentes des citoyens, ce qui a poussé les architectes à se réinventer. En effet, les architectes font face à des demandes toujours plus vertes, toujours plus écologiques et cherchent, par conséquence, à créer des bâtiments ayant impact écologique positif.

De plus en plus présente dans les mœurs, l’architecture végétale questionne le secteur architectural depuis plusieurs années maintenant et vise à faire pénétrer les végétaux dans les constructions, en leur redonnant un rôle central. Friedensreich Hundertwasser, artiste et architecte autrichien, s’est notamment battu pour ses convictions écologiques en rappelant que l’art est intimement lié aux aspects de notre vie. Selon lui, l’alliance entre l’art et les végétaux dans l’architecture constitue l’avenir. Son objectif principal étant d’associer le beau, l’utile et le naturel, F. Hunderwasser écrit dans un manifeste “Depuis qu’il y a des urbanistes, nos villes sont devenues laides. L’homme a perdu le contact avec la terre. L’homme vit séparé de la terre et de son milieu naturel.” Il s’est alors tourné vers l’architecture végétale et a notamment réalisé l’immeuble Hundertwasserhauss, en plein cœur de Vienne, pour lequel il s’est inspiré, entre autres, du Palais idéal du Facteur Cheval (situé dans la Drôme).

Source d’image: Bwag, CC BY-SA 4.0 https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0, via Wikimedia Commons

Intégrer le végétal dans le bâti, certes, mais pas de n’importe quelle manière. Pour ce faire, les trois options généralement employées sont la façade végétalisée, le toit végétalisé et le mur végétal intérieur. L’une comme l’autre permettent de construire des bâtiments à impact écologique positif direct, tant sur la construction en elle-même que pour ses habitant·es. En effet, qu’il s’agisse de la durabilité des matériaux, de la gestion des eaux pluviales ou encore d’économies dans la consommation électrique, les constructions végétales ont de nombreux avantages à apporter.


La façade végétalisée

Très esthétiques, les façades végétales sont un alliage de plusieurs matériaux superposés : qu’il s’agisse de structures en acier ou encore de bases naturelles, le tout est de penser au développement des plantes qui y seront installées plus tard. Ces nouvelles façades sont également l’occasion de développer la biodiversité au cœur de la ville. On peut, par exemple, prendre la vision de Luc Schuiten, architecte belge, qui cherche à représenter les villes telles que nous les connaissons mais de manière plus verte pour conscientiser la société et rappeler l’urgence de la situation écologique. C’est également le cas de Vincent Callebaut, lui aussi architecte belge, qui tend à réaliser des écoquartiers futuristes qui intègrent un maximum d’énergies renouvelables dans leur construction.


Le toit végétalisé

Source d’image : TommyBee, Public domain, via Wikimedia Commons

Les toitures végétales, aussi appelées éco toits ou toits verts, sont une seconde alternative qui permet d’ajouter du vert à son projet architectural. A la différence des façades, ces aménagements sont installés sur le sommet du bâtiment et sont considérés comme autonomes. En effet, une fois le projet pensé et l’installation réalisée, un écosystème se crée et se développe en toute autonomie. Ces toits ne sont cependant pas à confondre avec les toitures-terrasses, également très populaires. Alors que ces dernières ont un but d’aménagement de l’espace pour le·a propriétaire, les toitures végétales se concentrent, quant à elles, sur le développement de cet écosystème et l’Homme n’interagît avec la structure que pour son entretien. Bien qu’existant depuis la période néolithique, le toit végétalisé se développe et prend de plus en plus d’ampleur à mesure que notre société souhaite se rapprocher de la nature.


Le mur végétal intérieur

Cependant, la végétalisation ne s’arrête pas à la construction extérieure du bâtiment : c’est là qu’entre en action le mur végétal intérieur. Utilisé tant dans le milieu professionnel pour l’habillage de locaux d’entreprise que dans l’habitat personnel pour ajouter une touche de verdure à son foyer, le mur végétal est aujourd’hui un incontournable. De nombreuses entreprises se spécialisent dans sa confection et propose des solutions adaptées et sur-mesure pour correspondre à 100 % aux attentes des client·es. Michael Hellgren, paysagiste suédois, a fait de cette option son fer de lance et se démarque notamment par sa philosophie. Le paysagiste suédois pense ses projets de murs végétaux en amont et planifie tous les systèmes d’arrosage ou encore d’éclairage nécessaire au développement de l’écosystème avant même le lancement du projet, ce qui lui permet de s’adapter aux attentes de ses client·es et de personnaliser le projet.

 

Un secteur du design chamboulé par les nouvelles attentes de notre société et des architectes toujours prêt·es à faire évoluer leur travail pour y répondre. Que pouvons-nous attendre de la suite de ce mouvement ? Les villes futuristes de Vincent Callebaut vont-elles devenir la norme ?

Source d’image : www.freepik.com Designed by macrovector