Alors que nos habitudes alimentaires et culinaires évoluent et que nous avons de nouvelles attentes face à ce que l’on consomme, notre rapport à l’alimentation pousse les professionnel·les du design et de la gastronomie à repenser cette dernière. En effet, depuis quelques années maintenant, la conscience collective accorde de plus en plus d’importance au végétalisme, au véganisme et à la consommation de produits locaux. De cette évolution et de ce questionnement permanent nait le design culinaire.
Mais, concrètement, qu'est-ce que le design culinaire ?
Alors qu’il touche tous les corps alimentaires, de
l’industrie agro-alimentaire aux grands chefs, le design culinaire reste un
mystère pour certains. Entre cuisine hybride et gastronomie prospective, il
bouscule les attendus que notre société a sur l’alimentation tout en étant
ludique et visuel.
Si l’on s’intéresse à sa définition, il s’agit d’un design
appliqué à l’objet alimentaire tant dans sa dimension artisanale
qu’industrielle ou événementielle. Concrètement, le design culinaire correspond
à la manière de penser les aliments et répond à des nécessités utilitaires, techniques
et esthétiques.
L’objectif principal du designer culinaire est de susciter
des émotions et des impressions chez le consommateur ainsi que de dénicher de
nouvelles pistes de réflexion quant aux nouvelles manières de manger et
consommer les aliments. Cet objectif se
traduit en partie par la réinvention de l’expérience culinaire des
consommateurs. Le designer va tenter d’introduire de nouveaux modes de
consommation afin de bousculer les habitudes et d’offrir une toute nouvelle
expérience culinaire.
Afin de répondre au mieux aux attentes du public, le designer culinaire se doit de réfléchir au lien qui unit l’aliment au consommateur et la manière dont ce dernier perçoit l’aliment, qu’il soit brut ou cuisiné. Cette perception, plus ou moins personnelle, impacte grandement la consommation et la place que l’aliment prend dans les habitudes et la vie du consommateur, et ainsi sa place dans notre société. Il y a également un second temps de réflexion que doit prendre en compte le designer : le sens du repas dans nos vies. En effet, petit-déjeuner, déjeuner, goûter, dîner ou souper rythment nos vies depuis l’enfance, à en devenir un automatisme. Mais comment l’interprétons-nous ? Quelle place donnons-nous à ce repas ? Quelle importance lui accordons-nous ? Tant de questions que doit prendre en compte notre designer lors de sa réflexion.
Pour ce faire, notre professionnel du design pense donc l’alimentation dans son ensemble. D’une part le packaging, ou emballage, du produit impacte grandement la perception que le consommateur peut avoir d’un produit. En effet, un packaging original et fonctionnel, qui se démarque par ses couleurs, sa forme ou ses fonctionnalités, attirera davantage notre consommateur. Dans un second temps, de nouveaux gestes peuvent également être inclus et pris en compte par notre designer pour créer de nouvelles habitudes alimentaires à travers le design culinairE. Enfin, il peut également s’atteler à la modernisation du produit en le rendant plus attrayant et plus en adéquation avec les nouvelles attentes et envies du consommateur.
Bien que le métier puisse paraitre nouveau, il existe en réalité depuis de nombreuses années. On peut notamment parler de la manière dont Toblerone, la célèbre marque de chocolat, a revisité la traditionnelle tablette de chocolat au début des années 1900 pour y intégrer l’idée de la montagne, si chère à son image de marque. Aujourd’hui, cette nouvelle forme est totalement incluse dans les habitudes et l’on reconnait la marque à sa forme originale. Cependant, ce n’est qu’en 1999 que la première formation au design culinaire voie le jour en France. En pleine expansion, le métier se développe et entraine de plus en plus de formations dédiées à ce nouvel aspect du design !