La panthéonisation de Missak Manouchian est un événement historique majeur auquel l’Académie des Arts Appliqués a participé. En effet, notre Académie a eu l’occasion de travailler en étroite collaboration avec le collège Jean-Philippe Rameau sur la réalisation d’un documentaire intitulé « Manouchian : une vie de combats », retraçant le parcours de ce résistant français et de ses compagnons.
Pendant 4 mois, une trentaine d’élèves du collège Jean-Philippe Rameau ainsi que leurs enseignants ont travaillé ensemble à la réalisation d’une vidéo. Un groupe d’élèves de Design Graphique de l’Académie des Arts Appliqués ainsi que leur professeur Antoine Legras (UrukVidéoMachine) ont également participé activement à ce projet en assurant le montage du film et la réalisation des animations. Ce documentaire retrace le parcours d’un groupe de résistants étrangers en région parisienne, mettant en lumière leur courage et leur détermination face à l’oppression nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. La contribution de notre Académie à ce projet témoigne de l’importance de l’éducation dans la préservation de la mémoire historique et la transmission des valeurs de résistance et de solidarité. Cette collaboration interdisciplinaire entre le collège et l’Académie a permis de sensibiliser les élèves à l’histoire de la Résistance et de leur faire prendre conscience de l’importance de défendre les droits fondamentaux et la liberté.
Source : Manouchian : une vie de combats
Retour sur la vie de Manouchian
Missak Manouchian fut bien plus qu’un simple individu : il incarnait la résistance, le courage et la détermination dans l’une des périodes les plus sombres de l’histoire moderne. Né en 1906 à Adıyaman, en Turquie, dans une famille arménienne, Manouchian a été témoin dès son plus jeune âge des ravages du génocide arménien perpétré par l’Empire ottoman. Son enfance fut marquée par l’exil et la lutte pour la survie, forgeant en lui un esprit résilient et une volonté inébranlable.
Dans les années 1920, Manouchian émigra en France, à la recherche d’une nouvelle vie loin des horreurs qu’il avait connues. Cependant, son arrivée en France coïncida avec une période tumultueuse marquée par la montée du fascisme en Europe. Rapidement, Manouchian se rallia aux idéaux communistes et syndicaux, rejoignant les rangs des militants qui luttaient pour les droits des travailleurs et la justice sociale. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata, Manouchian se trouva confronté à un choix crucial : rester passif face à l’oppression nazie ou prendre les armes et résister. Il choisit la voie de la résistance. Avec d’autres militants communistes étrangers, il forma le groupe FTP-MOI ( Francs-tireurs et partisans – Main-d’œuvre immigrée ), un groupe de résistance clandestin composé principalement d’immigrés.
Manouchian devint rapidement le chef de ce groupe, organisant des actions de sabotage, des attaques contre l’occupant nazi et le régime de Vichy, et distribuant des tracts appelant à la révolte. Son groupe était un véritable symbole de la diversité et de l’unité dans la lutte contre l’oppression. Cependant, en février 1944, la Gestapo réussit à infiltrer le groupe et à arrêter ses membres, y compris Manouchian. S’ensuivit un procès tristement célèbre, connu sous le nom de « Procès des 23 », au cours duquel 22 des membres du groupe furent condamnés à mort. Malgré les tortures et les interrogatoires, Manouchian et ses camarades firent preuve d’un courage indomptable jusqu’au bout. Leur exécution le 21 février 1944, au Mont Valérien, ne mit pas fin à leur héritage. Au contraire, leur sacrifice devint un symbole de la lutte pour la liberté et la dignité humaine. La publication de leur dernière lettre, la célèbre « Lettre de Manouchian », inspira des générations entières à poursuivre la lutte contre l’oppression et l’injustice.
Aujourd’hui, le nom de Missak Manouchian résonne comme un rappel poignant de la force de la volonté humaine et de la capacité à défier l’injustice, même dans les circonstances les plus sombres. Son parcours est un témoignage de la résilience de l’esprit humain et de la conviction inébranlable que la liberté et la dignité valent la peine de se battre, quel qu’en soit le prix.
Les médias ont parlé de l'Académie
C’est avec une immense fierté que nous annonçons que la vidéo d’hommage à Missak Manouchian réalisée par nos étudiants et professeurs a été mise en lumière par des médias de renom tels que TF1 et la radio France Bleu Bourgogne. En effet, ils ont consacré une attention particulière à notre projet, soulignant le travail remarquable accompli. Cette reconnaissance médiatique souligne non seulement la qualité artistique et narrative de notre documentaire, mais aussi l’engagement profond de notre communauté éducative envers des valeurs telles que la mémoire historique, la tolérance et la solidarité.
Source : Bonjour la matinale TF1
Un grand merci aux acteurs de ce projet
Nous tenons à exprimer notre plus sincère reconnaissance envers nos précieux collaborateurs, les professeurs de graphisme, Antoine Legras, et de philosophie, Emmanuelle Chousta. Leur soutien et leur dévouement ont été des éléments essentiels dans la concrétisation de ce projet. Un immense merci est également adressé à nos étudiants, dont la créativité et le travail acharné ont donné vie à ce documentaire. Enfin, nous saluons les collégiens du collège Jean-Philippe Rameau ainsi que leur professeur d’histoire-géographie Marlène Jourda, le directeur d’établissement Jérôme Naime ainsi que l’ensemble de l’équipe pédagogique dont la collaboration a été précieuse à chaque étape de ce projet.
