L’art et la médecine

HÉLÈNE GODDYN

Académie des Arts Appliqués

Intéréssé pour intégrer l'école et devenir un futur designer ?

Quelle est l'importance du dessin anatomique pour l'histoire de l'art ? Comment les techniques de l'image dans la science médicale sont-elles liées à l'état des connaissances dans ce domaine ?

                                                                           « Les deux Frida », Frida Kahlo, 1939                                « La colonne brisée », Frida Kahlo, 1944     

Quelle est l’importance du dessin anatomique pour l’histoire de l’art ? Comment les techniques de l’image dans la science médicale sont-elles liées à l’état des connaissances dans ce domaine ?

L’art et la médecine ont de tout temps fait bon ménage. Bien des tableaux montrent des médecins ou guérisseurs·euses  au travail, représentent des malades et des maladies. Les différents traits et les caractéristiques uniques de la médecine reflétés dans la fiction, l’art, la musique, la mythologie et l’histoire sont les témoins d’un lien existant entre l’art et la médecine. 

Tant en médecine que dans les différents types de création, trois composantes sont indissociables :

  • La technique : les maîtrises du métier, les compétence professionnelles
  • La créativité : la compréhension profonde d’un objet de création, l’imprévisibilité
  • L’émotion : l’inspiration, la fascination et la stimulation

Ce n’est pas un hasard si l’évaluation du résultat du travail d’un médecin fait souvent appel à des critères esthétiques – « une opération superbement exécutée », « une magnifique cicatrice »… Hippocrate considérait la médecine comme un art, il n’est donc pas surprenant que parmi le corps médical, on trouve de nombreuses personnalités investies dans divers types de création artistique.

La période entre la Renaissance et le début de l’avant-garde était fermement fondée sur le critère de la « ressemblance », car il était impossible de raconter l’histoire de l’homme sans une représentation correspondante de ses proportions, de sa construction anatomique, de sa véritable physionomie. Puis le XXe siècle a donné naissance à plein de distorsions, de métaphores et de grotesque. À travers les siècles, il est facile de constater que l’art et la médecine, deux activités humaines consacrées exclusivement à l’être humain, se chevauchaient. Depuis la Renaissance, et surtout au siècle des Lumières, la médecine a clairement reconnu que comprendre l’être humain de l’intérieur, c’est apprendre à le guérir.

Disséquer les morts, était donc aider les vivants, mais encore il fallait-il le faire correctement et soigneusement.

« Saint Sebastian Interceding for the Plague Stricken », Josse Lieferinxe, Renaissance

Comment la médecine et l'art se rencontrent-ils ?

Aujourd’hui, la médecine est un domaine du savoir humain hautement technologique, très complexe et professionnalisé. Elle est presque identique à l’art de notre époque : elle ne dépeint pas seulement la réalité qui nous entoure, elle ne cherche pas uniquement à capturer ce que l’on peut observer autour de nous, et elle se livre à des réflexions multiformes sur la nature humaine. La médecine et l’art, en étudiant l’homme de manière différente, ouvrent la possibilité de voir comment le corps et le monde intérieur de l’homme (appelons-le : la conscience) constituent une intégrité, s’influencent mutuellement, sont incompréhensibles l’un sans l’autre. Il est utile pour le médecin de comprendre pourquoi la douleur et la souffrance sont différentes selon les personnes. Parallèlement, l’artiste cherche à savoir ce que l’homme lui-même peut faire de sa douleur et du monde qui l’entoure ; l’appréhender à travers la beauté ou l’horreur, à travers des formes symboliques ou minimalistes, ou en utilisant différents matériaux ou langages visuels.  

L’art médical

A la Renaissance, Léonard de Vinci dissèque des cadavres afin de connaître tous les mystères de l’homme et de la nature. De ce fait, l’expression « art médical » vient involontairement à l’esprit.

Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle la médecine peut être comparée à l’art. Selon de nombreux scientifiques, il en ressort le postulat que le médecin doit non seulement choisir un médicament susceptible de guérir le malade ou du moins d’atténuer ses souffrances, mais qu’il doit aussi croire en ce remède et transmettre cette croyance à son entourage. 

Conclusion

L’art sert et à toujours servi à transmettre et sensibiliser. Nombreux sont les artistes qui ont et qui continue à véhiculer leurs peines et souffrances à travers l’art. L’art contemporain s’est emparé des outils médicaux (ultra-sons, ondes électromagnétiques, rayons X et imagerie 3D) pour exposer le corps humain. 

L’entrelacement de ces concepts crée un lien indéfectible qui sert le bien de chaque individu et de l’humanité dans son ensemble. Ce lien a été synthétisé au fil des ans et continue d’être complété par des générations de médecins et d’artistes. 

 

Artiste : Rodolphe von Gombergh