Mouvement culturel européen, initialement littéraire, le Romantisme a su marquer les XVIIIème et XIXème siècles par sa toute nouvelle vision de l’art. Premier courant dans lequel l’artiste exprime son individualisme et son opinion, le Romantisme marquera notamment le commencement de l’art moderne.
C’est en Allemagne que le mouvement voit le jour à la fin du XVIIIème siècle, avant de s’étendre à toute l’Europe jusqu’aux années 1850. La sensibilité partagée par ce mouvement va notamment toucher la France, considérée comme l’un des grands foyers du Romantisme, mais également l’Angleterre, l’Espace, l’Italie et les pays scandinaves.
Alors qu’il s’agissait au départ d’un mouvement littéraire qui souhaitait laisser libre cours à l’imaginaire et à l’aventure, c’est grâce au groupe des Nazaréens que le domaine pictural rejoint Victor Hugo et autres Alphonse de Lamartine. C’est au début du XIXème siècle qu’un groupe de jeunes peintres allemands, dont les fondateurs sont Franz Pforr, Johann Friedrich Overbeck, Ludwig Vogel et Johann Konrad Hottinger, part s’installer à Rome pour renouer avec les artistes de la Renaissance et marquer un renouveau dans la peinture allemande. C’est en partie grâce à eux que s’est lancé un nouvel élan dans la peinture monumentale et l’art lié à la religion. Ils ont par exemple travaillé à la décoration du Palazzo Massimo dans lequel ils ont réalisé des fresques reprenant des mythes comme l’enfer de Dante. La sobriété et l’émotion ressenties dans le traitement de ces œuvres ont permis au Romantisme de prendre de l’ampleur au niveau pictural.
Le Romantisme évolue en parallèle des codes classiques de l’Académie et représente en partie une forme de rejet des règles et des idéaux mis en place depuis plusieurs années. En effet, il s’agit pour les peintres romantiques d’exprimer leurs sentiments et leurs opinions à travers leurs œuvres. Le contexte politique, social et économique du XIXème siècle, encore fortement conservateur, présente le mouvement comme une forme de tentation et d’interdit, au sein duquel la liberté est reine. Qu’il s’agisse de la libération de l’imaginaire, pour permettre aux artistes de mettre en avant leur sensibilité, ou encore de libération des sujets, avec un abandon des thèmes classiques pour se tourner davantage vers l’actualité et la nature, le Romantisme marque un renouveau et souhaite faire appel aux émotions du spectateur. Outre les caractéristiques techniques du mouvement, il s’agit davantage d’une manière de vivre et de ressentir les choses avec une domination de l’émotion et de la sensibilité sur la raison et la morale.
Parmi les œuvres les plus connues et caractéristiques du Romantisme, on retrouve notamment le célèbre Radeau de La Méduse de Théodore Géricault. Réalisée alors qu’il n’avait que 28 ans, cette œuvre marqua à la fois le mouvement et la carrière du jeune peintre. En outre, le tableau est un exemple parfait du Romantisme puisqu’il est inspiré du naufrage d’un navire français et reprend donc un fait d’actualité auquel l’artiste ajoute des émotions.
Leader du Romantisme en Allemagne, Caspar David Friedrich a réalisé des œuvres reconnues pour leur côté mystique, qui connecte l’Homme à la nature et au divin. Avec Le voyageur contemplant une mer de nuages, le peintre a suscité bon nombre de réactions et de commentaires, laissant libre court à la réflexion et à l’interprétation de chacun, comme le veut le Romantisme.
Essentiellement littéraire et pictural, le mouvement ne s’arrête cependant pas là et s’étend également à la sculpture avec des artistes comme François Rude, honoré par Dijon, sa ville natale, d’une place et d’une rue à son nom. Considéré comme l’un des représentants de la transition entre le néoclassicisme et le Romantisme, c’est notamment au sculpteur dijonnais que l’on doit La Marseillaise qui orne l’Arc de Triomphe de la capitale.
Echappatoire et ode à l’émotion, en parallèle des codes classiques de l’Académie, le Romantisme marque les premiers pas vers l’art moderne et va ouvrir la voie au réalisme ou encore à l’impressionnisme.
