Quand les rêves prennent vie : l’histoire du surréalisme

Académie des Arts Appliqués

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L’idée du surréalisme tend simplement à la récupération totale de notre force psychique.

Courant révolutionnaire qui a marqué l’entre-deux-guerres, le surréalisme est considéré comme une exploration du monde onirique, sans aucune censure, dont l’objectif principal est de reconnecter l’Homme à son fort intérieur. Ainsi, les artistes appartenant au mouvement tendent à retranscrire leurs pensées et leurs rêves tout en faisant passer des messages forts et en amenant le spectateur à réfléchir à son existence.

Histoire du mouvement

Le dadaïsme, né pendant la Première Guerre Mondiale, soulignait l’irrationalité de l’humain, l’absurdité du monde et appelait à la révolte. Intimement proche des objectifs du surréalisme, le Dada a participé à la création de celui-ci. En effet, après avoir vécu la guerre de près, André Breton, poète, écrivain et théoricien français, s’associe à ses amis Louis Aragon et Philippe Soupault et c’est ainsi que germe ce nouvel état d’esprit surréaliste. De cette amitié née la revue Littérature en 1919 qui permettra, par la suite, à André Breton de publier son premier Manifeste du Surréalisme en 1924. C’est dans cet ouvrage que le leader du surréalisme définit le mouvement comme un « automatisme psychique pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale […] ».

En somme, le surréalisme désigne à la fois une attitude vis-à-vis de l’inconscient mais aussi le groupe d’artistes qui partage cette idée d’exploration de l’inconscient. Basé en partie sur les théories oniriques et sur l’inconscient du célèbre neurologue Sigmund Freud, le surréalisme est parfois considéré comme une réactualisation du symbolisme, mouvement né à la fin du XVIIIème siècle dont l’objectif principal était d’explorer la subjectivité du monde. Les artistes réalistes travaillent en collaboration afin de composer une œuvre, quelle que soit sa nature, à plusieurs mains sans tenir compte des contributions des uns et des autres, ce qui donne généralement cet aspect étrange qui caractérise de nombreuses réalisations surréalistes.

Au fil du temps, le mouvement évolue, attire de nouveaux artistes mais en perd également, et ce notamment par le biais des idées d’André Breton. Dans les années 1930, l’écrivain fait prendre une dimension politique au mouvement qui est considéré par certains comme au service de la révolution communiste. Cette politisation est un sujet de discorde envers les différents membres du surréalisme qui contribuera, avec l’arrivée de la Seconde Guerre Mondiale, à sa dissolution.

Caractéristiques

Généralement composée d’éléments inattendus et qui ne sont pas liés les uns aux autres, du fait de l’idée de collaboration entre plusieurs personnes mais aussi entre plusieurs domaines, une œuvre surréaliste tend à initier une nouvelle approche par le biais du hasard. En effet, les artistes surréalistes ont recours à divers procédés : peinture, objet, collage, cinéma, frottage… qu’ils vont combiner pour réaliser une œuvre unique et “sans contrôle”. D’autre part, les thématiques mises en lumière par ces artistes touchent principalement aux forces psychiques : rêves, inconscient, imagination, phénomènes extraordinaires… Le tout visant à faire naître une réflexion et a lutter contre les valeurs reçues.

 

 

Touche à tout, le mouvement regroupe une grande variété d’artistes, tant dans le secteur de la peinture, que de l’architecture ou encore de la photographie de mode.

http://0.tqn.com/d/arthistory/1/0/l/i/dali_moma_0708_11.jpg from About.com

 

Le célèbre artiste espagnol, Salvador Dali, est l’un de ceux qui ont marqué le mouvement. Son oeuvre la plus célèbre, La Persistance de la Mémoire, également connue sous le nom de Les Montres Molles est un exemple parfait du surréalisme. A première vue étrange, le tableau, réalisé en à peine 4 heures, peut en réalité être interprété de plusieurs façons selon les détails sur lesquels l’on s’attarde. Cette polyvalence dans l’interprétation souligne davantage le monde onirique auquel le surréalisme fait appel.

 


La francophonie n’est pas en reste et est également impactée par le surréalisme : René Magritte, peintre belge, en est l’exemple parfait avec Le Faux Miroir. Si au premier abord on pourrait y voir un oeil, c’est en réalité à la symbolique de la vision que l’artiste faisait référence. Pour lui, le réel n’est qu’une interprétation propre de ce que l’on voit, une création mentale d’une dimension.

https://www.thehistoryofart.org/rene-magritte/fr/le-faux-miroir/
https://historia-arte.com/obras/lagrimas-de-man-ray



De son côté, Man Ray souhaite redonner au corps son dessein d’objet artistique. A travers ses photographies de mode, il se distingue de ses concurrents par sa manière de décomposer et de recomposer le corps féminins. Bustes tronquées et visages se mêlent aux différentes échelles et aux cadres imaginés par l’artiste pour laisser se révéler des clichés uniques. Parmi ses oeuvres les plus connues, Larmes, photographie en noir et blanc initialement réalisée pour promouvoir la marque Cosmécils.