L’art est depuis toujours un moyen d’expression et d’opinion important, il permet aux artistes de transmettre leurs idées au public. Chaque artiste a un message ou une émotion à faire passer à travers son œuvre. Plus ou moins explicites, les messages cachés à l’intérieur des peintures, sculptures ou musiques sont propres aux artistes. De nombreux sujets sont évoqués à travers les œuvres d’art comme le racisme, l’homophobie, le sexisme, le harcèlement ou encore les inégalités. Tous ces sujets dont certains sont parfois tabous nous concernent pourtant tout·es.
Ces artistes qui dénoncent :
Le peintre espagnol Pablo Picasso a été l’un des premiers à oser prendre la parole à travers son art. Son tableau Guernica retrace les événements survenus lors du bombardement de la ville de Guernica en 1937. Il dénonce l’horreur qu’ont subie les civils lors de la guerre d’Espagne, mais transmet aussi énormément de sentiments tels que la douleur, la peur et l’impuissance ressentie par tous tout au long de cette guerre civile. Cette œuvre a été exposée dans de nombreux pays entre 1937 et 1939, elle a joué un rôle majeur dans l’intense propagande suscitée par les bombardements et la guerre d’Espagne. Guernica est par la suite devenue un symbole de dénonciation de la violence franquiste et fasciste. Pablo Picasso a été un pionnier de l’art dénonciateur, inspirant par la suite de nombreux artistes.
L’un des artistes les plus connus du XXIe siècle ayant utilisé l’art pour dénoncer les problèmes sociaux est l’artiste d’art urbain Banksy. À travers ses œuvres, il met en lumière des problèmes de société tels que le capitalisme trop présent selon lui dans la société actuelle ou encore le militarisme. Depuis plus de vingt ans maintenant, cet artiste tague les rues pour exprimer son opinion et partager ses convictions. Banksy a choisi le street art pour toucher un large public et éveiller les consciences des passants au maximum.
La dénonciation des problèmes sociétaux par l’art n’est pas l’apanage des peintres, le cinéma et le théâtre en sont également des bons exemples. De nombreux films se penchent sur des sujets tels que le racisme et l’homophobie en tentant de les condamner et d’éduquer les spectateurs sur ces thèmes. Le court-métrage Cauchemar blanc réalisé par le producteur Mathieu Kassovitz et inspiré de la bande dessinée de Moebius voit le jour en 1991 au Festival de Cannes. Le réalisateur a souhaité dénoncer le racisme et faire changer les mentalités à propos de ce sujet. De nombreux autres films et séries traitent de ces thèmes et permettent parfois aux plus jeunes de se renseigner et de comprendre l’importance de la tolérance et du respect de tous. La série américaine Dans leurs regards réalisée par la productrice Ana Duvernay retrace la dure histoire de cinq jeunes mineurs noirs accusés à tort, aux Etats-Unis en 1989, d’un viol. Cette série est engagée et traite des erreurs judiciaires dont sont souvent victimes les personnes noires aux U.S.A .
La photographe Stéphanie Sinclair a créé l’ONG « Too young to wed » en français « Trop jeune pour se marier » afin de dénoncer les conditions de vie des petites filles forcées à se marier dès l’âge de cinq ans dans des pays comme l’Inde ou le Népal. Stéphanie Sinclair a ainsi eu l’idée de photographier le quotidien de ces jeunes filles afin de montrer leurs conditions de vie difficiles et ce qu’elles subissent à seulement cinq ans. Les photos prises par cette artiste ont déjà fait la couverture de plusieurs magazines de renom tels que le New York Times ou encore le National Geographic.
Source : National Geographic
Durant l’année 2018, 27 artistes se sont réunis dans le cadre du Project Vortex pour récolter les déchets rejetés par l’océan et leur donner une seconde vie. Ce projet avait pour but de dénoncer la pollution des océans et d’alerter sur le réchauffement climatique. Cette manifestation a permis à la fois d’exposer un problème actuel et réel et d’opter pour une approche artistique écologique car basée sur du recyclage de plastique. Le produit de la vente de ces œuvres d’art est reversé à 50% à des œuvres caritatives qui se chargent du nettoyage de rivières et de routes à travers le monde.
Source : Arts in the city
L’art utilisé à des fins de propagandes :
L’art peut cependant être utilisé pour faire passer des messages haineux et extrémistes, le livre rédigé par l’ancien chancelier d’Allemagne Adolf Hitler, Mein Kampf en est le parfait exemple. Il relate à travers cet ouvrage les débuts du Parti national-socialiste des travailleurs allemands et tente d’imposer ses idées aux lecteurs. L’ouvrage est perçu comme un véritable « livre programme » puisqu’Adolf Hitler effectue des allusions aux gaz de combats utilisés lors de la Première Guerre Mondiale en lien avec la population juive d’Allemagne. Ce livre contient des propos racistes et antisémites, mais a tout de même été commercialisé jusqu’en 2015 avant d’entrer dans le domaine public.
